Histoire

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Georges Clemenceau

Buste de Georges Clemenceau

Du médecin au politique en passant par le journaliste, Clemenceau était un homme aux multiples facettes...

Une vie bien remplie !

Une jeunesse formatrice

Né en 1841 en Vendée à Mouilleron-en-Pareds, Georges Clemenceau hérite de son père le goût de la politique et s’oriente vers des études de médecine. Il obtient sa thèse en mai 1865.

Ses études à Paris lui permettent de rencontrer Claude Monet et de fréquenter les sphères politiques de la gauche. Il devient militant républicain et crée son premier hebdomadaire Le TravailIl fait un séjour en prison à cause d’un appel à manifestation place de la Bastille en souvenir de la Seconde République. 

En raison d’un chagrin d’amour, et aussi dans un contexte politique hostile, il quitte la France pour l’Angleterre puis les États-Unis. Là-bas, Georges Clemenceau gagne sa vie comme correspondant pour le journal Le Temps et comme professeur d’équitation et de français dans un collège pour jeunes filles. Il y rencontre sa future femme Mary Plummer, une de ses élèves, qu’il épouse en 1869, date de son retour en France. De cet épisode de sa vie, il repart avec une parfaite maîtrise de l’anglais et une expérience de la démocratie américaine

De retour en France, Georges Clemenceau est happé par les événements politiques : guerre franco-prussienne, proclamation de la Troisième République. La médecine lui permet de subvenir aux besoins de sa famille, activité qu’il exercera jusqu’en 1885. Il divorce en 1892 et obtient la garde de ses trois enfants, Madeleine, Thérèse et Michel.

Georges Clemenceau jeune gravé par A. Néraudan
Georges Clemenceau jeune gravé par A. Néraudan

© Centre des monuments nationaux - Philippe Berthé

Un homme engagé

Il débute sa carrière politique en qualité de maire de Montmartre en 1870. Il est ensuite élu député puis sénateur. Républicain radical, polémiste engagé sachant manier la plume et maîtrisant le discours, Georges Clemenceau est un fervent défenseur de la justice et des libertés autant qu’il est l’ennemi du désordre et de la violence.

Adversaire politique redoutable dans son opposition à la politique d’expansion coloniale de la France, il est le tombeur de ministères : Ferry en 1881, Gambetta en 1882, Freycinet en 1882, Ferry en 1885. Il prend part à des affaires politiques, comme l’affaire Dreyfus. Il trouve le titre du célèbre « J’accuse » d’Émile Zola et le fait publier dans L’Aurore dont il est le rédacteur en chef.

J'accuse... ! par Émile Zola dans L'Aurore
J'accuse... ! par Émile Zola dans L'Aurore

© Gallica BnF

Ministre et Président

En 1906, il est nommé ministre de l’Intérieur et Président du Conseil. S’entourant de collaborateurs qu’il connaît parfaitement, il lance de nombreuses réformes jusqu’en 1909, qui suscitent des révoltes et des controverses. Ses actions politiques lui valent des surnoms comme « le Tigre », « le premier flic de France » ou encore « le briseur de grèves ».

Dès 1910, il prévoit le risque de guerre avec l’Empire allemand. En 1915, il devient président de la commission des Armées et président de la commission des Affaires étrangères. Durant la Première Guerre mondiale, il n’hésite pas à parcourir les tranchées afin de remonter le moral des troupes, tout comme il se montre inflexible vis-à-vis des déserteurs.

Caricature de Georges Clemenceau en tigre par André Astoul (1886-1950)
Caricature de Georges Clemenceau en tigre par André Astoul (1886-1950)

© Centre des monuments nationaux - Philippe Berthé

De la gloire au repos

« Le Père La Victoire »

De nouveau Président du Conseil et ministre de la Guerre de 1917 à 1919, il conduit la France à la victoire et devient, à la signature de l’Armistice, « le Père La Victoire ». Il négocie la paix et signe le traité de paix à Versailles le 28 juin 1919.

Critiqué de toutes parts, il essuie un échec lors de l'élection présidentielle de janvier 1920 face à Paul Deschanel, mettant ainsi un terme à sa carrière politique.

Le repos à Belébat

Après cet échec politique, Georges Clemenceau décide de se retirer et de retrouver sa Vendée natale à la belle saison.

Il a un véritable coup de cœur pour une maison de pêcheur, située au lieu-dit Belébat, dominant la mer depuis le sommet d’une dune. Le commandant Amédée Luce de Trémont, le propriétaire de la maison, propose à Georges Clemenceau de la lui céder gracieusement. Refusant cette offre, l’ancien Président du Conseil signe un bail à vie le 5 décembre 1919, consenti pour 150 francs par an, somme qui est redistribuée aux plus nécessiteux de Saint-Vincent-sur-Jard.

Jusqu’à sa mort en 1929, c’est là qu’il laisse libre cours à ses passions pour les arts extrême-orientaux, la littérature et son jardin.

Il décède le 24 novembre 1929 dans son appartement parisien situé au 8 rue Benjamin Franklin dans le XVIème arrondissement et qui abrite aujourd'hui le musée Clemenceau.

Il est enterré à Mouchamps en Vendée, à côté de son père.

Portrait de Georges Clemenceau au front en 1918
Portrait de Georges Clemenceau au front

© Centre des monuments nationaux - Hervé Lewandowski

Georges Clemenceau et la politique

Georges Clemenceau a eu une longue carrière politique. Elle a débuté en 1870, au moment de l’instauration de la IIIème République, pour s'achever après la Grande Guerre, en 1920. 

Cette présence de 50 ans dans la vie politique lui a valu de nombreux surnoms tout au long de ses périodes d’action.

Son poste de chef de l’opposition d’extrême gauche, comme député radical à partir de 1881, lui vaut sa séparation avec Léon Gambetta qu’il juge trop attentiste dans son désir de réforme du pays. Il est aussi hostile à la colonisation désirée par Jules Ferry et il fera tomber par ses dons oratoires cinq ministères, dont ceux de Gambetta et Ferry.

Ce premier surnom de « tombeur de ministères » sera suivi, entre 1906 et 1909, par celui de « premier flic de France », comme modernisateur de la police, en tant que ministre de l’Intérieur et Président du Conseil. 

Mais, faisant face à des grèves dans le Nord minier et dans le Midi viticole entrainant de la violence, en 1907 et 1908, il est contraint d’envoyer la troupe contre les grévistes. La gauche socialiste incarnée par Jaurès le considère comme « briseur de grèves », et se sépare de lui.

Sa grande volonté et son autorité pendant la Grande Guerre lui valent son surnom le plus connu de « Père la Victoire », en tant que Président du Conseil et ministre de la Guerre, de 1917 à 1920. Réussissant à unir les armées alliées sous le commandement unique de Foch, il annonce l’armistice à la Chambre le 11 novembre 1918. Il sera un des artisans du Traité de Versailles, avec Lloyd George, le premier ministre britannique, et Woodrow Wilson, le président américain.

Son caractère bien trempé lui vaut aussi le fameux surnom « le Tigre ».

Portrait de Georges Clemenceau par Marie-Gabriel Biessy (1854-1935)
Portrait de Georges Clemenceau par Marie-Gabriel Biessy (1854-1935)

© Benjamin Gavaudo - Centre des monuments nationaux

Des célébrités à Saint-Vincent-sur-Jard

De nombreuses personnalités sont venues rendre visite à Clemenceau en Vendée : son ami Claude Monet, Blanche Hoschedé (belle-fille de Claude Monet), Violette Maxse (fille de son ami l’amiral Maxse), le commandant Amédée Luce de Trémont, Nicolas Pietri (futur exécuteur testamentaire)...

Mais aussi des personnalités politiques : Stephen Pichon (ministre des affaires étrangères sous Clemenceau), Georges Mandel, le colonel Bonsal (ancien conseil du Président Wilson), André Tardieu, le Général Mordacq, Georges Wormser...

Ainsi que des journalistes : Jean Martet, Gustave Geffroy (critique d’art, cofondateur puis Président de l’Académie Goncourt), Émile Buré (directeur du journal L’Avenir-Éclair), Maurice Schwob (directeur du journal Phare de la Loire), l’écrivain Fernand Neuray… 

Et enfin, de 1923 à 1929 : Marguerite Baldensperger, amie, confidente et dernier amour…

Georges Clemenceau et le Colonel House
Georges Clemenceau et le Colonel House

© Hervé Lewandowski - Centre des monuments nationaux