Histoire
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Saviez-vous que Claude Monet était un ami intime de Georges Clemenceau ?
Ils se rencontrent pour la première fois dans les années 1860 à Paris, dans le quartier latin, par l’intermédiaire de Théodore Pelloquet, journaliste politique reconverti dans la critique d’art. Ils se rapprochent à partir des années 1890 grâce à leur ami commun Gustave Geffroy, critique d’art dans le journal que tient Clemenceau.
Ce sera le début d’une amitié profonde et indéfectible comme peut en témoigner leur importante correspondance. Georges Clemenceau écrivait affectueusement à Monet : « Mon vénérable débris » ou « Mon vieux cœur ».
Si Clemenceau se rend régulièrement à Giverny, Claude Monet ne viendra qu’une seule fois à Belébat. Ce sera l’occasion pour les vieux amis d’échanger des conseils autour du jardinage.
Le 12 novembre 1918, au lendemain de l'Armistice, Monet écrivait à Georges Clemenceau : « Cher et grand ami. Je suis à la veille de terminer deux panneaux décoratifs que je veux signer le jour de la Victoire et viens vous demander de les offrir à l'État, par votre intermédiaire ; c'est peu de chose mais c'est la seule manière que j'ai de prendre part à la Victoire. [...] Je vous admire et vous embrasse de tout mon cœur. »
Ces panneaux sont les Nymphéas. Il faudra sept longues années à Monet pour achever son travail, le peintre connaissant de nombreuses périodes de découragement. Le Tigre va se battre pour trouver un musée pour exposer le travail de son ami : ce sera le musée de l’Orangerie. Les Nymphéas seront inaugurés en mars 1927, après la mort de Monet (le 5 décembre 1926).
Lors de l’enterrement, Clemenceau arrache le drap noir qui recouvre le cercueil de son ami en disant : « Pas de noir pour Monet ».
En 1928, Georges Clemenceau publie Les Nymphéas sur Monet : ce sera le dernier témoignage de leur amitié.
© Centre des monuments nationaux - Sébastien Arnault