Georges Clemenceau et le Japon

L’engouement de Georges Clemenceau pour le japonisme coïncide avec l’exposition universelle de 1867 à Paris. Le Japon figure pour la première fois sur la liste des 41 pays représentés. C’est une aristocratie et une bourgeoisie avides de curiosités et de nouveautés qui se bousculent devant des vitrines achalandées d’objets provenant du Japon.

Georges Clemenceau devient collectionneur et participe, entre 1870 et 1880, à cette frénésie d’achat. Le monde artistique est en ébullition. L’apparente légèreté des motifs des céramiques et des estampes dérange la vision classique des arts.

Parmi les artistes, Édouard Manet et Claude Monet collectionnent les estampes et contribuent à l’essor de mouvement impressionniste. En 1907, Clemenceau, alors président du Conseil, impose le sulfureux tableau « L’Olympia » de Manet au Musée du Luxembourg.

Les collections de Clemenceau révèlent un homme fasciné par l’Orient. Promouvant l’art du Japon, il prête et fait don d’objets au musée Guimet. Son penchant pour l’art graphique japonais se décline dans une grande collection d’estampes d’Hiroshige et d’Hokusai. Son amour de la nature se retrouve dans l’achat de 2500 kogôs ou boites à encens, ornés du bestiaire et de la flore extrême- orientale.

Dans sa retraite vendéenne de Saint Vincent sur Jard, il emporte avec lui un bout de Japon. Ainsi, deux renards de bronze sont placés devant la porte de sa chambre à la manière des temples shinto, et des carpes japonaises ou koinobori, flottants au bout d’un mât, indiquent sa présence en Vendée. Dans son jardin sauvage, où il se promène en compagnie de ses hôtes, il aime contempler la nature et cueillir la dernière fleur de l’été...