Kamishibai

Athéna ne veut pas dormir 

Les enfants suivent les aventures de la chouette représentée sur plusieurs objets de la maison de Georges Clemenceau. La chouette Athéna surgira d’un kamishibaï (petit théâtre en bois sur pied) pour les surprendre et poursuivre le récit.
 
Athéna, la petite chouette ne veut pas se coucher pendant la journée. Quand ses sœurs et ses parents se reposent, Athéna vole avec les papillons et les mésanges. Mais les chouettes sont des animaux nocturnes….

Après la lecture, la visite se poursuit dans la maison pour retrouver la chouette de Georges Clemenceau.  

Le kamishibaï est une technique de narration d’origine japonaise, basée sur des planches A3 illustrées que l’on glisse dans un petit théâtre en bois ou en carton à trois portes, appelé « butai ». Le recto des planches, tourné vers le public, est réservé aux illustrations. Le narrateur lit le texte qui se trouve au verso de chaque planche. Les spectateurs focalisent ainsi leur attention sur les illustrations que le narrateur fait glisser une à une, au rythme du texte lu ou raconté.

Au cours des années 1930, le kamishibaï voit le jour dans un quartier populaire de Tokyo. La crise qui secoue le monde engendre un grand nombre de chômeurs au Japon. Pour gagner de l’argent, certains d’entre eux vont s’installer dans la rue, sur les lieux de passage des enfants, et vont leur raconter des histoires tout en vendant des sucreries. Ce spectacle de rue prend alors le nom de « kamishibaï », c’est-à-dire « théâtre de papier ». En 1931, 2000 personnes exercent ce métier à Tokyo.

De nombreux kamishibaïs vont être réalisés, notamment par Koji Kata (1918-1998) et Gozan Takahashi (1888-1965). En 1938, Matsunage Kenya (1907-1996) crée la Fédération du kamishibaï éducatif. En 1940, ce procédé fait son entrée dans les écoles japonaises et devient un support pédagogique important. Au cours de la Seconde Guerre mondiale, le gouvernement japonais utilise le kamishibaï dans sa propagande auprès des enfants. Dans les années 1950, le kamishibaï de rue ressuscite et près de 50 000 personnes en vivent au Japon. Le kamishibaï éducatif s’emploie alors dans les jardins d’enfants et dans les petites bibliothèques privées. Cette technique de conte est introduite en Europe et dans le monde entier au début des années 1970.

Le kamishibaï n’est pas un album illustré mais permet de raconter une histoire en créant une mise en scène, une théâtralisation. Composé de 15 à 25 planches, le kamishibaï capte l’attention du public sur une courte période et de manière optimale. Les enfants ne sont pas seulement spectateurs de l’histoire, mais aussi acteurs et peuvent interagir avec le narrateur. Cet outil pluridisciplinaire permet à l’enfant de solliciter plusieurs de ses aptitudes : l’écoute, la mémoire, l’imagination et le langage.